NCrafts Paris : retour
Aujourd’hui, Jeudi 17 Mai, je suis à paris. Dans un bistrot le long de la seine, à deux pas de la tour Eiffel, je profite d’un café à 8H du matin qui a la saveur d’un café de terrasse parisienne. J’ai gagné les places à un jeu-concours organisé par la boite 42Skillz où travaille Thomas Pierrain qui était déjà intervenu à BDX.io ainsi qu’à de nombreuses conférences à propos de DDD.
J’ai hâte ! Ncrafts historiquement se démarque des autres conférences de dévs par le recul qu’elle prend sur ses sujets d’études. Ici, pas question de voir “comment faire du serverless sur AWS en 5 minutes”. On y parle plutôt architecture, design, histoire, sociologie voire même philosophie (je vous renvoie vers la conf “les modes d’existence du code de Arnaud Bailly).
Dans ce contexte je me sens souvent victime d’un gros complexe d’infériorité, car on rencontre du beau monde ici. On croise pèle-mèle des porte-étendards de la toute première vague d’agile (et oui, c’était porté par des développeurs au début) et d’extreme programming, des conférenciers, des écrivains ainsi que des contributeurs à la communauté open source ainsi qu’au monde des langages fonctionnels.
ellipse de deux jours de confs passionnantes
Must-Watch confs
J’ai vu plusieurs conférences qui m’ont profondément marqué. Dans le désordre voici les conférences que vous devriez regarder indépendemment de votre compétence ou apétence pour l’informatique. D’autres conférences étaient aussi intéressantes, mais ne m’ont pas fait remettre en question ma culture ou ont manqué de focus ou de forme. Parmi celles-ci, celles de Thomas Pierrain et de Sandro Mancuso étaient intéressantes.
Jessica Kerr : The Origins of Opera and the Future of Programming.
Un superbe concentré de culture sociologique et historique, comment des hommes se sont rencontrés et ont créé. Quelles sont les implications sur notre organisation, nos équipes, et nos relations interpersonnelles.
Romeu Moura : Big corps as little panopticons. Agile coaches as colonial imperialists.
Un panoptique est un style d’architecture carcéral imaginé par Bentham en 1780,
et est retravaillé ensuite par Michel Foucault en 1975.
L’objectif de cette structure est d’isoler les prisonniers, et de leur faire craindre des punitions
en cas d’écart de conduite. Quand le principe de la prison est suffisamment ancré dans les
comportements des prisonniers, ils finissent par ne plus questionner les règles, et à refuser la
coopération entre prisonniers. Partant de cette étude, Roméu argumente que le système (société, entreprise, etc.)
agit sur ses entités (employés) comme un panoptique et y contraint systématiquement les initiatives
et libertés.
Le discours de Roméu continue ensuite sur la métaphore des coachs agiles qui viennent distribuer des
armes pour combattre le système. Cet argumentaire me semble un peu tiré par les veuchs,
il faudrait probablement que je revois cette conférence plus tard pour mieux comprendre les implications
du panoptique sur nos sociétés.
Felienne Hermans : What is programming anyway?
Wouaaaaaaah ! Je ne connaissais pas Felienne, chercheuse hollandaise qui s’est présentée devant nous ce jeudi et j’ai été soufflé par la profondeur de sa conférence. Elle a travaillé sur l’enseignement de l’informatique à des enfants, et a commencé à se poser la question “Qu’est-ce que le développement logiciel ?” Est-ce un art ? Est-ce de l’artisanat ?
Kevlin Henney : Refactoring to Immutability
Pour finir Kevlin m’a complètement soufflé. J’avais entendu parler de lui via différents
coach agiles, et surtout par Sandro Mancuso. Il est venu nous parler d’immutabilité logicielle, si
tant est qu’elle est possible.
Son discours était particulièrement intéressant, mais ce qui fait que j’ai retenu ce talk c’est
surtout par l’énergie que Kevlin dégage, son humour et sa pédagogie. 100% à re-regarder ensemble, et à partager à votre
équipe !
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