Comment j'ai calmé mon addiction au smartphone
En l’espace d’une ou deux années, il y a 10 ans, le smartphone (l’ordiphone disait mon prof de marketing à l’école d’ingé) a intégralement rempli mon quotidien. Il est entré dans toutes mes pratiques, tous mes loisirs, tous mes moments jusqu’à rendre impensable de me passer de lui. Certes, il ne m’est pas très utile, il ne m’a pas trouvé de travail, il ne m’a pas permis de lire des livres, ni regardé des bons films, ni m’a permis de voyager. Juste un navigateur Web qui reste dans la poche. Juste un tas de petites satisfactions ponctuelles, de petites doses de dopamine qui prises une-par-une remplissent la journée partout où du temps d’attente apparait. Une sorte d’outil technologique qui m’apportait beaucoup de praticité en échange d’une présence constante à mes côtés.
Contrairement aux addictions (ou en tout cas l’image que j’en ai), il n’était pas dur de se passer temporairement de cet outil. S’en passer 1h, 2h, ou une journée était parfaitement faisable, c’est juste que les moments d’utilisation étaient remplacés par l’ennui. L’ennui était devenu insupportable.
Même quand j’avais rien à lire dessus, je profitais du moindre trajet à pied pour vérifier que je n’avais pas de notification, que personne n’avait aimé un de mes tweets, ou que je ne loupais pas un message sur un slack.
En 2018, j’utilisais beaucoup mon smartphone.
- pour jouer à des jeux vidéos (Pokémon Go, Fire Emblem)
- pour être sur des réseaux sociaux (Twitter & Slack)
- pour lire des articles
- pour regarder des vidéos ou des streams (Twitch et Youtube)
- pour le GPS
- pour lire et envoyer des mails…
Dans mon ordiphone est apparue la solution
Au fil de mes lectures d’articles partagés sur Twitter, je suis tombé sur un article d’un bloggeur qui expliquait comment il avait fait pour se désintoxiquer de son téléphone.
En résumé, j’ai supprimé de ma machine toutes les applications qui me donnaient envie de la regarder.
J’ai désinstallé :
- les jeux
- les réseaux sociaux : Twitter d’abord, puis plus tard Slack.
- Youtube et Twitch
- les applications d’email (Gmail, protonmail)
- le navigateur web
Les jeux
Pas besoin de vous faire un schéma, les jeux sur smartphones (particulièrement les free-to-play) représentaient une perte de temps qui ne m’apportait pas grand chose. Notamment parce qu’avec le temps, je continuais à jouer par habitude, et non plus par pur plaisir vidéoludique. Je jouais parce qu’il fallait dépenser l’énergie, etc. On pourrait consacrer des livres et des livres sur les mécanismes psychologiques utilisés dans les jeux free-to-play du moment, et les mécanismes qu’ils utilisent pour être addictifs. Le pire étant les idle-games, notamment Kitten’s game qui m’aura coûté littéralement des centaines d’heure.
Les réseaux sociaux
Quand je sortais mon smartphone de la poche, c’était très souvent pour voir si des copains avaient posté de nouveaux tweets, partagé de nouveaux articles, etc. C’est vite devenu THE activité à faire quand j’avais 15 secondes devant moi, que ce soit pour aller aux toilettes, pour aller chercher le courrier ou pour sortir les poubelles.
Avec le recul, Slack/Twitter était l’occupation qui m’amenait le plus de choses au point de vue pro et perso sur mon téléphone, mais rien qui ne me fasse regretter de tout désinstaller.
Les applications d’email
Ces applications ont longtemps été pour moi une marque de professionnalisme, être capable de lire les mails du bureau de n’importe où, et d’intervenir si besoin à toute heure du jour ou de la nuit. Avec quelques années d’expérience, en fait on s’en branle pas mal. Si je suis pas de permanence, y a peu de raison que je corrige un truc en prod sur mon temps libre. Par contre c’était source de beaucoup de distractions et de notifications.
Youtube et Twitch
La vidéo reste un moyen décérebrant de perdre du temps, chaque voyage donne l’occasion de regarder une nouvelle vidéo, un nouveau let’splay d’un jeu qui m’intéresse, etc. Après y avoir passé beaucoup de temps, j’ai désinstallé.
Le navigateur web
Tout ceci ne sert à rien si je suis toujours capable de surfer sur le net. Désinstaller Twitter ne me servira à rien si je vais
ensuite sur l’application depuis mon navigateur. Duh.
La plupart des applications de navigateurs sont supprimables, mais une d’entre elle est forcément livrée avec le système d’exploitation Android ou IPhone de votre ordiphone : Safari et Chrome.
Pour les désinstaller, ça peut être “tricky”, donc voici comment le faire sur Android.
L’astuce est d’aller les remettre dans leur “version constructeur”, puis
de les désactiver.
Lien Android
Comme je pensais que la suppression de toutes mes applications allait être compliquée au quotidien, j’ai installé à la place Firefox Focus, une application de navigation qui ne garde aucun marque page, aucun historique, et supprime toutes traces. Cette solution paliative me permettais ponctuellement d’accéder à un site web (pour un email avec des billets de train par exemple), tout en me décourageant d’y aller souvent.
Après 8 mois, j’ai finalement désinstallé Firefox Focus, un peu d’organisation et d’anticipation m’enlevaient tout besoin d’un navigateur.
Autres
À la Prévert :
- j’ai désactivé toutes notifications
- What’s app : j’ai mis toutes les conversations en silencieux
- j’ai arrêté google Photo
Et maintenant ? Quel bilan ?
Ben après 1 an passé “pour voir”, j’ai significativement réduit mon addiction au smartphone. Je m’en sers pour :
- regarder l’heure
- passer des coups de fil (1 ou 2 fois par semaine)
- écouter des podcasts en conduisant
- GPS
Ça parait bête mais je suis content de voir que ce n’était pas si dur, et que j’ai facilement pris l’habitude de l’oublier. C’est devenu une sorte de téléphone amélioré qui fait GPS, et c’est tout.
Et après ?
J’aimerais bien supprimer complètement mon smartphone et repasser à un téléphone portable analogique. Je pense être capable de me séparer de mon GPS, mais j’ai du mal à trouver une solution satisfaisante pour écouter des podcasts qui ne soit pas un smartphone. Je suis preneur de conseils !
Et Twitter et Slack ?
Si vous me suivez sur Twitter, et si vous pensez que je tweete beaucoup (c’est pas faux), et vous vous demandez comment je fais. J’utilise Tweetdeck pour twitter et quand je tombe sur une info intéressante, j’en fais un tweet programmé, ce qui me permet souvent de préparer 4/6 tweets par jour et de les éparpiller tout le long de la journée.
Perso Smartphones Addiction